Ce qui n’était qu’une promesse électorale de Donald Trump est devenue une réalité depuis ce jeudi 1er juin 2017. Le nouveau président américain a choisi ce jour pour annoncer le retrait de son pays de l’accord de Paris sur le climat. Celui-ci avait été conclu fin 2015 à Paris à l’occasion des négociations de la COP 21 afin de ralentir le réchauffement climatique et son impact dévastateur à une échelle mondiale. Quels changements cette sortie des États-Unis sur la mise en œuvre effectivement de cet accord par les autres signataires ? C’est à cette question que répondra cet article qui donne quelques précisions sur les conséquences que pourrait avoir cette décision du deuxième plus pollueur au monde.
Un important vide financier à combler
Comptant parmi les principaux architectes de l’accord sur le changement climatique, les États-Unis créeront un véritable vide de financement avec leur départ. Le pays devait contribuer à hauteur de 18% à 20% aux dépenses prévues pour mettre en œuvre de ce texte consensuel sur le réchauffement de la planète. Comme on peut le constater, il s’agit d’un important manque à gagner qu’il ne sera pas facile à combler par les autres signataires. Avec ce retrait, l’administration Trump ne se verrait plus obligée de sortir de sa caisse les 3 milliards de dollars promis en guise d’aide aux pays pauvres premières victimes de la hausse de température. Or sans ce financement américain, c’est la pérennité de cet accord crucial qui est ainsi mise en cause. Les autres signataires vont par conséquent devoir trouver les solutions idoines pour compenser cette absence des États-Unis. Ce qui ne sera pas une tâche simple pour eux.
Un défi de leadership à relever pour l’Europe et la Chine en matière de transition énergétique
Avec le retrait américain de l’accord de Paris, c’est une voie royale qui s’ouvre à la Chine et aux pays de l’Union européenne dont la France pour conduire la politique mondiale en matière de transition énergétique. Le gouvernement chinois ayant bien perçu l’opportunité que représentent les énergies renouvelables en termes d’emplois a annoncé un investissement de près de 320 milliards d’euros d’ici 2020. De tels efforts financiers permettraient de créer environ 13 millions d’emplois. Ce renoncement des États-Unis à l’application de cet accord historique décidé par le président Donald Trump constitue une réelle aubaine pour la Chine qui entend jouer ce rôle de leader dont elle a toujours rêvé. Mais ce vide laissé par les Américains ne pourra être comblé par les Chinois seuls. Les Européens vont devoir prendre leur place dans cette redistribution des positions d’influence géopolitique au plan environnemental. En réaffirmant ce jeudi sa volonté ferme de respecter ses engagements pris pendant les négociations de la COP 21 à Paris, la Chine affiche clairement ses attentions. Pour réussir ce pari, elle voit en Europe un allié de taille. C’est tout le sens qu’il faut donner à la déclaration commune faite à l’occasion du sommet de l’UE à Bruxelles.
Les objectifs de l’accord encore plus difficiles à atteindre
En tant que second émetteur de gaz à effet serre de la planète derrière la Chine , les États-Unis rendront encore difficile l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris en se retirant de celui-ci comme vient de l’annoncer leur président Donald Trump. Lors des négociations, le pays s’était engagé à passer à un taux de 26% de leurs émissions de gaz à effet de serre au lieu des 28% actuellement d’ici 2025. Avec cette sortie, la promesse de maintenir la température mondiale sous la barre des 2°C de réchauffement ne pourra être tenue et ce même si tous les autres respectent leurs engagements à la lettre. Il reste à craindre que certains pays notamment ceux en voie de développement suivent l’exemple des Américains.